Polytrichastrum alpinum (Hedw.) G.L. Sm.

Polytrichastrum alpinum est une espèce rarissime en Belgique puisqu'elle n'a été signalée qu'une seule fois en 2002 dans la vallée de la Hoëgne (Reineke et al., 2002, Dumortiera 79: 8-9). Dans cette station, le polytric croît sur des rochers humifères dans la partie supérieure du cours de la Hoëgne (G8.22.42). 

Les capsules de P. alpinum sont cylindriques et non comprimées latéralement à la différence des Polytrichum. Sur le terrain et en présence de sporophytes, il est aisé de différencier le rare Polytrichastrum alpinum, du commun Polytrichum formosum. Par contre en l'absence de sporophytes, il faut s'en remettre à des différences peu marquées concernant les gamétophytes des deux espèces. P. alpinum présente des feuilles plus étroites, plus effilées et d'un vert plus glauque. Ses caractères ne pouvant être appréciés qu'à l'état hydraté, la détermination sur le terrain à l'état sec devient très hasardeuse.

Polytrichastrum alpinum (à gauche) montrant
des feuilles plus effilées et plus glauques
 que Polytrichum formosum (à droite)
 (Lac Blanc, Vosges, France)

Une nouvelle station de P. alpinum vient d'être découverte sur la vallée de la Hoëgne. Cette nouvelle station (G8.11.24) se situe à 7 kilomètres en aval de la première localité (G8.22.42). P. alpinum est installé sur un affleurement schisteux bordant la Hoëgne à une altitude de 290 m. P. formosum est également présent sur cet affleurement.

Vallée de la Hoegne, affleurement schisteux abritant Polytrichastrum alpinum

Si la détermination sur le terrain est difficile, la détermination microscopique est facilitée par la présence de cellules terminales des lamelles très caractéristiques et typiques à P. alpinum. En effet, ces cellules sont verruqueuses et en forme de fraise.

Polytrichastrum alpinum, coupe transversale d'une feuille montrant les cellules terminales verruqueuses
et en forme de fraise (Hoëgne, 09/07/2022).

Vu les difficultés de détermination sur le terrain, il est fort probable que P. alpinum soit sous-estimé en Wallonie. Une recherche orientée devrait révéler sa présence dans d'autres vallons encaissés du massif ardennais. A suivre...