Le genre Grimmia en Wallonie

Les Grimmia en Wallonie

Le genre Grimmia regroupe des acrocarpes saxicoles qui sont souvent redoutées des naturalistes car elles ne sont pas faciles à identifier sur le terrain. En Wallonie, dix-huit espèces de Grimmia sont connues. Parmi celles-ci, quatre sont extrêmement rares et répertoriées sur un seul site : Grimmia atrata (Stavelot), G. caespiticia (Spa), G. elongata (Willerzie) et G. longirostris (Olloy). Les quatorze espèces restantes sont décrites d’un point de vue écologique et macroscopique ci-dessous :

Les Grimmia calcicoles

En Wallonie, cinq espèces calcicoles sont connues : Grimmia crinita, Grimmia dissimulata, Grimmia orbicularis, Grimmia pulvinata et Grimmia tergestina. Les fréquences sur le territoire wallon sont indiquées entre parenthèses (Atlas, 2015)


Grimmia crinita Brid. (Rare)

Dans nos région, cette espèce méditerranéenne est inféodée aux vielles maçonnerie exposée plein sud où il pousse en plaques d’aspect grisâtre. Les feuilles sont spatulées à base étroites et possèdent de longs poils hyalins orientés dans une même direction.


Grimmia dissimulata E. Maier (Très Rare)

Sur le terrain ce Grimmia, avec ces feuilles carénées et sa pointe hyaline, est le sosie parfait du commun G. trichophylla mais il pousse sur les blocs de calcaire exposés. Ce Grimmia est signalé très rare en Wallonie par l’Atlas mais sa fréquence est sous-estimée car sa description est assez récente.

Grimmia dissimulata sur bloc calcaire
avec Orthotrichum anomalum

Grimmia pulvinata (Hedw.) Sm. (Très Commun)

Ce Grimmia est très commun et colonise tous les habitats calcaires naturels ou artificiels : bétons, joints de murs, pylones,… C’est sûrement une des premières espèces que le débutant peut rencontrer et identifier facilement. Il est quasiment toujours couvert de capsules insérées sur une soie en col de cygne. Cependant il est nécessaire de vérifier que l’opercule des capsules est bien rostré afin d’éviter toute confusion avec Grimmia orbicularis.


Grimmia pulvinata, capsules à opercule rostré


Grimmia orbicularis Bruch ex Wilson (Assez Rare)

Très proche de Grimmia pulvinita, il s’en distingue facilement par son opercule mamelonné.


Grimmia orbicularis sur rocher calcaire

Grimmia orbicularis, capsule à
opercule mamelonné


Grimmia tergestina Bruch & Schimp. (Rare)

Ce Grimmia est inféodé au éperon calcaire très sec. Les plantes femelles sont les plus fréquentes en Wallonie et se présentent en coussins velus. Les plantes mâles sont plus rares et nettement moins velus.


Grimmia tergestina, plante femelle sur calcaire



Les Grimmia calcifuges

- à feuilles concaves


Grimmia laevigata (Brid.) Brid. (Rare)

G. laevigata pousse, sur rochers acides à neutres, en touffes denses et velues qui se désagrègent facilement. Ces feuilles triangulaires à oblongues-lancéolées se réduisent brusquement à une longue et spinuleuse pointe hyaline.


Grimmia laevigata, habitus


Grimmia ovalis (Hedw.) Lindb. (Très Rare)

Ce Grimmia forme des touffes lâches vertes foncées à noirâtres. Grimmia ovalis à feuilles concaves et apex aigus se rencontre sur rocher acide à neutre dans les vallées ardennaises (Semois, Amblève, Ourthe et Meuse).


Grimmia ovalis, habitus

Grimmia ovalis et ses feuilles concaves


- à feuilles carénées


Grimmia decipiens (Schultz) Lindb. (Très Rare)

Ce Grimmia imposant se présente en touffes lâches sur rochers acides exposées. Les petites formes peuvent facilement être confondues avec Grimmia trichophylla mais elle se distingue par la longue pointe hyaline denticulée.


Grimmia decipiens, habitus

Grimmia hartmanii Schimp. (Assez Rare)

Ce Grimmia est caractérisé par la présence de propagules vertes à brunes foncées (suivant leurs maturité). En l’absence de propagules, Grimmia hartmanii est facilement confondu avec Grimmia trichophylla. Cependant, G. hartmanii présente le plus souvent une faible pointe hyaline.


Grimmia hartmanii, habitus


Grimmia hartmanii, propagules au sommet des tiges


Grimmia lisae De Not. (Très Rare)

Grimmia lisae pousse sur en touffe lâches sur les rochers acides à proximité de l’eau. Sa feuille squarreuse à pointe hyaline réduite est assez caractéristique pour une identification sur le terrain. En Wallonie, il se rencontre principalement dans les vallées de la Semois et de l’Amblève.


Grimmia lisae (au centre) avec Racomitrium aciculare

Grimmia lisae et ses feuilles squarreuses
 à pointe hyaline peu visible


Grimmia montana Bruch & Schimp. (Assez Rare)

Grimmia montana est assez fréquent sur les affleurements schisteux exposés de l’Ardenne. Il forme des coussins compacts verts foncées. Les feuilles sont concaves à la base et carénées dans la partie apicale.


Grimmia montana et Andreaea rothii
sur affleurement schisteux

Grimmia ramondii (Lam.& DC.) Margad. (Très Rare)

Sur le terrain, cette belle espèce ressemble à Racomitrium aquaticum, elle s’en distingue par un apex foliaire aigu et la présence d’un sillon marqué au dos de la nervure (visible à la loupe).


Grimmia ramondii, habitus


Grimmia ramondii, détail montrant l'imposante
 nervure et son sillon dorsal(ligne
centrale plus claire)


Grimmia torquata Drumm. (Très Rare)

Ce petit Grimmia à feuilles crispées à l’état sec et à pointes hyalines réduites forme des coussins compacts vert-bruns sur les parois acides et humides.


Grimmia torquata, habitus typique en
 coussin compact sur paroi

Grimmia torquata, aspect des feuilles à l'état
sec et à l'état humide


Grimmia trichophylla Grev. (Assez Commun)

Ce Grimmia acidiphile à feuilles carénées est assez commun et forme des touffes qui se désagrègent facilement. Seule la nature du substrat permet de le distinguer de Grimmia dissimulata sur le terrain.


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